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vendredi 23 octobre 2015

Cent fois sur le métier...

    Avant de commencer à écrire, je pensais que le plus difficile serait justement d’écrire la nouvelle (pour l’instant) ou le roman (éventuellement, mais clairement pas tout de suite !) que j’avais en tête. J’étais convaincu que j’aurais de la difficulté à aligner les mots sur le papier, et que je souffrirais constamment du syndrome de la page blanche. Et ? Ben non ! En fait, si je me fie à mon premier atelier, il semblerait que je sois capable de produire beaucoup de texte rapidement. Un exemple ? Pour la deuxième journée d’atelier, on avait un temps déterminé pour écrire un texte d’environ 1000 mots. À la pause du dîner, Geneviève (Blouin), la responsable de l’atelier s’informe de nos progrès. Ma nouvelle était terminée et elle faisait… plus de 1500 mots ! J’ai donc passé l’après-midi à couper un peu, parce que j’étais mal à l’aise d’avoir fait exploser le compteur de plus de 50%. Quand est venu le temps de déposer nos textes dans le dossier commun, j’avais réussi à réduire le nombre de mots à environ 1300.

    Le lendemain, on se consacrait à la réécriture, en se basant sur les commentaires des autres participants. Et c’est LÀ que j’ai compris c’est quoi, le plus difficile quand on écrit ! Le plus dur, le plus sacrant, le plus chiant, c’est de retravailler ton texte. Pas juste une fois. Deux, trois, quatre, cinq, alouette ! Il y a toujours des bouts qui retroussent, des phrases moins belles, des bouts de dialogues pas réalistes (à ce propos, on a dit de moi que j’écrivais des dialogues de série télé. Et non, c’est pas un compliment !). Bref, ce n’est pas en écrivant qu’on devient écrivain, mais bien en réécrivant ! Oui, j’ai trouvé ça tout seul, bon !

    Il reste que, pour moi, ce fut une découverte fondamentale. Oui, j’ai un talent pour écrire, je ne m’en cache plus. Mais comme le disait si bien Stephen King (quel homme !), le talent est comme la lame d’un couteau : si tu ne l’aiguises pas, elle ne coupe pas. Et comment on aiguise son talent d’écriture ? En réécrivant ce qu’on a écrit ! C’est pas compliqué, il n’y a pas d’autre manière de remarquer ses propres tics d’écritures et ses bibittes d’écrivain. Mes faiblesses ? Trop d’adverbes, un manque de constance dans mes temps de verbes et une fluctuation intempestive du narrateur. (Là, Isabelle, Geneviève, Enola et les autres, c’est pas la peine d’en rajouter dans la section commentaires, d’accord ? Merci, c’est gentil !) Malgré toute ma bonne volonté, je n’arrive pas (encore) à me débarrasser de mes adverbes et je n’arrivâmes pas à maintenir le même temps de verbe systématiquement. (Relisez la phrase précédente : un adverbe et un temps de verbe pas rapport. Une vraie plaie je vous dis !)

Plus sérieusement, j’ai réalisé très récemment (lire : « au lancement triple ») en discutant avec un auteur que j’adore (mais dont je tairai le nom, il se reconnaîtra et se fera connaître s’il le veut et s’il lit ce blogue) que tous les auteurs ont des « angles morts », comme quand on conduit. Mais contrairement à la conduite, où on peut (et doit !) vérifier ses angles morts, en écriture, ben, ça marche pas comme ça ! C’est très difficile de repérer ses propres angles morts. C’est pour ça que dans l’idéal, ça prend un(e) beta-lecteur(trice). Mais c’est tout pour aujourd’hui et il faut quand même que je me garde du matériel pour d’autres billets !

Sur ce, je vous laisse, je vais aller réécrire mes billets précédents et j’ai une super idée de nouvelle !

9 commentaires:

  1. Tu rejoins un billet que je voulais écrire. En ce moment, je suis dans les dernières étapes de la correction d'un roman : la traque des répétitions, des verbes plus faibles, des adverbes, etc. Et c'est long (comme dans loooooong). À peu près cinq minutes pas pages (et il y en a 232). Et même si j'ai relu mon texte plusieurs fois, que je l'ai retravaillé, réécrit, relu et encore relu, maudit qu'il en reste de ces petites bêtes. D'ailleurs, je dois y retourner.

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    1. En fait, c'est l'un des points importants qui m'empêche de penser sérieusement à écrire un roman. Je ne suis pas sûr d'avoir (pour l'instant, disons!) le courage, l'énergie et la patience de relier et de réécrire un manuscrit d'une telle ampleur!

      Mais bon, j'ose espérer prendre de l'assurance au fil du temps et éventuellement prendre plaisir à cette étape cruciale! ;)

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  2. Au début, je détestais la réécriture, mais j'ai appris a apprécier avec le temps. Maintenant, j'ai presque hâte!! Ma propre bête noire: les verbes tentatifs: essaie de... tente de... considère... etc!

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    1. J'avoue que de mon côté, j'avais oublié les actions involontaires : il ne peut s'empêcher, malgré lui, etc.

      Mais j'imagine effectivement qu'on apprivoise et (horreur!) qu'on apprécie davantage la réécriture avec le temps. Va falloir que je sois patient! ;)

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  3. On a tous nos petites bêtes noires. Le meilleur moyen de les régler, c'est de se faire relire et de relire les autres. Drôle, comme on peut voir les défauts dans les textes des autres, et si difficilement dans les siens... :)

    Et pour ce qui est du re-re-re-re-travail, faut dire que tu es entré, en partant, dans la philosophie Vonarburgienne, extensionnée à la philosophie Blouinnienne (ouch, c'est lette, je vais me faire crucifier! lolol) Travail, travail, travail... Et en plus, tu subis la mauzusse de règle en métal (inside joke) en commençant, c'est dur, c'est dur... Si tu survis à tout ça, c'est que tu es fait fort! ;)

    Allez, bonne réécriture, lâche pas! :)

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    1. Je suis tout à fait d'accord avec toi!

      J'ose croire que je suis un réviseur et un beta-lecteur impitoyable (même si c'est pas vrai, laisse-moi y croire! lol!), mais quand vient le temps de me relire, c'est le néant! Bon, ok, avec l'atelier, et la pratique qui commence à rentrer c'est pas mal moins vrai, mais il me reste clairement du chemin à faire!

      Bon, ça y est, j'ai joint une secte dès mes débuts en écriture! :p Mais en même temps, je ne peux imaginer une autre manière de travailler... Même la règle en métal (et la hache, t'as oublié la hache) me semblent un mal nécessaire! Ça y est, je suis maso! Serais-je en train de devenir un vrai écrivain? lol!

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  4. C'est comique : maintenant pour moi, la réécriture, c'est la meilleure partie. Le premier jet, des fois il me fait suer. C'est long et, bonyenne, je SAIS que je vais devoir le retravailler ensuite, parce que, oui, il se sera glissé des problèmes dans mes "angles morts", même si j'essaie de corriger à mesure.

    Cela dit, moi aussi au début je préférais les premiers jets! ;)

    Et "Blouinienne", non, juste non! :p Gen-ienne, mettons? (Élisabeth est chanceuse d'avoir un nom de famille qui finit par une consonne! lol!)

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    1. Je te promets de te faire signe le jour où j'aimerai mieux la réécriture que le premier jet! Parce que crois-moi, pour l'instant, c'est loin d'être le cas! ;)

      J'avoue que « Blouinienne » ça goûte drôle quand on le dit! :p J'irais plutôt pour la « doctrine Blouiniste », ça sonne mieux, non? :)

      Et je pense que tu aurais eu avantage à te relire, parce que le « n » qui clôt Blouin... ben, c'est une consonne aussi! :p Mais je comprends le principe, et comme c'est mon blogue, je serai indulgent! lol!

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    2. Je voulais dire une autre consonne qu'un "n"! lololol!

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