Pages

mercredi 14 octobre 2015

Trouver (et prendre) sa place

            Samedi dernier avait lieu le lancement triple qui réunissait les éditions Les Six Brumes, la revue Brins d’éternité et le fanzine Clair/Obscur. J’y suis allé avec beaucoup de plaisir, non seulement parce que je collabore de manière régulière en tant que critique avec Brins d’éternité et Clair/Obscur, mais aussi pour voir et discuter avec des gens du milieu de la SFFQ. Mon premier événement SFFQ remonte au Congrès Boréal de 2009. J’ai été invité à participer à un panel sur « le rêve et la mort en littérature », parce qu’il manquait quelqu’un, et que j’allais justement publier mon tout premier article dans Brins d’éternité sur le refus du deuil comme processus horrifiant dans Simetierre, de Stephen King. Bref, j’avais un minimum d’expérience avec le sujet, et je connaissais les organisateurs. Je me suis donc retrouvé à un panel animé par Séréna Gentilhomme, en compagnie de Jonathan Reynolds et de Claude Bolduc, invité d’honneur de l’édition 2009 du Congrès.

            Vous dire ma nervosité en arrivant à ce Congrès ! Je ne connaissais à peu près personne, et mes amis étaient très occupés par l’organisation et la gestion de l’événement. J’ai donc dû socialiser par moi-même. Le panel arrive enfin, et, miracle, se déroule sans que des niaiseries ne sortent de ma bouche. Le plus intéressant s’est produit APRÈS le panel. J’ai d’abord fait plus ample connaissance avec Jonathan Reynolds, LA personne à connaître si on veut se faire présenter à la communauté SFFQ dans son ensemble ! Et une certaine Marie Laporte, alors rédactrice en chef du fanzine Nocturne, m’a approché pour me féliciter de ma participation, et pour me proposer une carte blanche dans son fanzine. On venait de m’offrir ma première tribune dans le monde de la SFFQ !

            Depuis ce jour, j’ai participé à plusieurs Congrès Boréal, assisté à de nombreux lancements (simple, doubles ou triples) et publié un nombre appréciable d’articles et de critiques dans les différentes revues spécialisées en SFFQ. Mais à chaque événement, je me sentais un peu comme un étranger, parce que j’étais du côté de la théorie, alors que tous mes interlocuteurs étaient des écrivains. J’avais l’impression d’être en marge de cette communauté que je vénérais de loin, à travers mes articles. Pourtant, au fil du temps, j’ai noué des amitiés avec plusieurs auteurs du milieu (en dresser la liste serait long et ressemblerait trop à du placement de produit, mais j’ose croire que les personnes concernées se reconnaîtront ici !) et je me suis un peu plus intégré.

            En mai dernier, j’ai assisté au lancement du numéro 14 de Clair/Obscur, qui revêtait, pour moi, une signification très particulière. C’était la première fois où je publiais un texte de fiction. Je ne peux même pas vous dire à quel point je ne me sentais pas à ma place à ce lancement, malgré mon nom au sommaire des fictions. Et je tiens à m’excuser auprès des deux amis qui sont venus me demander un autographe pour la piètre qualité de mes dédicaces. Voyez-vous, j’étais extrêmement nerveux et je n’avais aucune idée de la manière dont on signait une dédicace ! Bref, je suis sincèrement désolé, je tenterai de me racheter la prochaine fois (parce que oui, prochaine fois il y aura !).

            À la suite de cette première parution, les choses se sont accélérées de manière complètement folle. Je me suis retrouvé, sans trop savoir comment, à suivre l’atelier court donné en septembre par Geneviève Blouin, en remplacement d’Élisabeth Vonarburg. Non seulement j’y ai appris les rudiments de l’écriture de nouvelles, mais j’y ai fait une découverte qui vous semblera déprimante de banalité, mais qui était capitale pour moi : J’AI DU TALENT ! Ben oui ! Je suis capable d’écrire des textes structurés, qui racontent des histoires qu’on a envie de lire et qui ne sont pas trop mal écrites. Évidemment, j’ai plein de trucs à peaufiner (maudit narrateur !), mais l’essentiel est là : je suis capable d’écrire de la fiction.

            Tout ceci m’amène (désolé pour la longueur de ce billet, je tenterai de faire plus court les prochaines fois !) au lancement de samedi dernier, où non seulement j’ai eu beaucoup de plaisir, mais où, pour la première fois, je me suis réellement senti à ma place. Je n’ai aucune idée du processus qui s’est effectué entre 2009 et aujourd’hui. Tout ce que je sais, c’est que j’ai enfin cessé de me considérer comme étant en marge de la communauté SFFQ et que je l’ai pleinement intégrée, comme le prouvent les discussions que j’ai eues avec différents auteurs et amateurs de SFFQ lors de ce lancement, et qui me connaissaient ! Tout ça pour dire que c’est possible de trouver sa place dans le milieu de la SFFQ, mais encore faut-il vouloir la prendre.

            Quelle sera la prochaine étape ? Je n’en ai aucune idée. Mais une chose est sûre, je vais continuer d’écrire, de tenter de me faire publier et d’assister à des lancements et des événements, parce que j’y suis à ma place. Merci à tous ceux et celles qui m’ont aidé à la trouver et à la prendre, je vous dois énormément.

6 commentaires:

  1. Je pense qu'on passe tous par là durant un certain temps. Ah, ce fichu syndrome de l'imposteur! ;P

    Tsé, je me rappelle qu'à un certain moment donné, tu es allé me chercher une fourchette, qui est arrivé 15 minutes plus tard (minimum) parce que tu n'arrêtais pas de te faire accrocher par plein de monde... ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le pire, c'est que j'ai l'impression que pour moi, il était double! D'une part, le sentiment de ne pas appartenir pleinement au milieu de la SFFQ en tant que « théoricien » et critique. Et une fois que j'ai commencé à écrire, l'impression de ne pas être à la hauteur des attentes de ceux qui m'encourageaient dans cette voix.

      Il y a encore du travail à faire, mais au moins, je sais que j'ai une place dans le milieu, et je suis en train de la prendre! :)

      Et pour la fourchette, tu as tout à fait raison, c'est l'illustration par l'absurde que mes craintes de ne pas « fitter » étaient totalement infondées! :p

      Supprimer
  2. Ça a été un plaisir de continuer en personne à dire les niaiseries qu'on s'échangeait sur Facebook.

    RépondreSupprimer
  3. Je n'avais jamais perçu que ceux qui écrivent des articles font moins partie de la gang que ceux qui écrivent des fictions... Mais bon, moi j'écris des romans historiques, alors j'suis une transfuge des deux camps je suppose! :p Entk, c'est le fun de voir que tu te sens enfin à ta place! :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Gen, tu y es pour beaucoup au fait! ;) C'est l'atelier court qui a débloqué tellement de trucs.

      Et même si tu es une transfuge, tu as l'ancienneté de ton bord! :p

      Supprimer